Description

"La Sicile en Provence, paysages et figures"

Le voyage en Sicile se termine et la route du retour les amènent à passer par Gênes, Naples, puis encore Rome et Florence. Arrivé à Lagnes, puis à Ménerbes, c’est à partir des nombreux dessins au feutre, pris sur le vif, que Staël peint ses grands tableaux.

L’exposition "Nicolas de Staël en Provence" illustre tout à fait cet intense épisode provençal qui a marqué un tournant essentiel dans la production de l’artiste. [...]

La montée de la couleur pure témoigne du choc reçu dans l’intensité particulièrement lumineuse de la Sicile. La puissance de perception contenue dans le trait épuré de ses carnets de dessins trouve son équivalent dans la couleur. Les rouges, les jaunes et les violets s’imposent pour structurer ses compositions d’une façon nouvelle et radicale, tandis que la lumière prend le pas sur la matière.

"La couleur juste et vibrante : Marseille et Martigues, la face méditerranéenne de la Provence"

Depuis le Castelet, à Ménerbes, Staël se rend régulièrement à Marseille et à Martigues et ouvre les frontières de la Provence.
Dans les tableaux de barques et de bateaux inspirés par ces vues maritimes, l’artiste cherche à composer un nouvel espace correspondant à une synthèse de sa vision soutenue par un amour immodéré de la couleur.

L’intensité de la palette et la disparition de la matière onctueuse marquent cette série, tandis que la planéité et la simplicité du trait semblent être suggérées par la clarté des dessins que l’artiste réalise à la même époque. [...]

Au paroxysme des couleurs pures, le peintre revient à sa gamme noire. On voit apparaître des ciels nocturnes qui éteignent le feu des couleurs, pour les inscrire dans un crépuscule. L’obscurité du ciel et du néant de la nuit révèle l’impact coloré des collines avec une puissance neuve qui peut aller jusqu’à faire disparaître le motif.

Des ciels rouges ou noirs, des mers vertes ou bleu de Prusse, Staël dispose des couleurs avec de plus en plus de liberté maîtrisée. Pensant avoir atteint un idéal, il écrit à Jeanne, en juin 1954 : "Les bateaux, jamais je n’ai peint comme cela. (…) La couleur claque, dure, juste, formidablement vibrante, simple, primaire (…), j’ai fait en une nuit de détresse une après-midi et au retour de Marseille les plus beaux tableaux de ma vie".

"Les nuits d’Agrigente"

L’hiver 1954, en Provence, est particulièrement rigoureux. Pour Nicolas de Staël, la clarté et la pureté de la neige qui recouvre la campagne environnante a pu paradoxalement lui rappeler l’intensité de la lumière estivale et des couleurs perçues en Sicile quelques mois auparavant. Entre le souvenir de l’été et le présent de l’hiver, la palette trouve une expression d’une intensité hors du commun.

Table des matières

Paysages au couchant, de Provence en Sicile

La Sicile en Provence, paysages et figures

La couleur juste et vibrante : Marseille et Martigues, la face méditerranéenne de la Provence

Les nuits d’Agrigente

Titre

Nicolas de Staël en Provence à l’Hôtel de Caumont - Centre d’art

Créateur

Date

2018

Langue

Source

enrevenantdelexpo.com (consulté le 31/03/2020)

Droits

Non libre de droits