Les débuts du bain de mer
La pratique du bain de mer se répand en Europe au XVIIIe siècle pour ses vertus thérapeutiques. Le discours médical exalte les bienfaits du bain froid en milieu marin, le bain dit "à la lame" ou bain d'immersion.
À Nice, le médecin et écrivain écossais Tobias Smollett s'impose en précurseur du bain thérapeutique, qu'il pratique en plein hiver. Ses Lettres et son ouvrage Voyages à travers la France et l'Italie assurent la promotion de Nice comme un must de la villégiature hivernale.
Pierre Joannon explique ainsi que "pendant les deux ans où les Voyages connurent le succès en Angleterre, ils furent le meilleur propagandiste de ce qui deviendrait un siècle plus tard la Côte d'Azur. La bonne société britannique y apprit qu'il existait, dans le midi de la France, un petit pays où, en plein hiver, on pouvait se soigner comme Smollett l'avait fait, bénéficier du soleil et prendre les bains de mer à l'abri des vents glacés qui balayaient la Provence ou le Languedoc ; elle ne tarda pas à s'y rendre et à prendre l'habitude d'y établir ses quartiers d'hiver. Sans ce livre, la vogue de Nice et de sa région n'eût sûrement pas commencé aussi tôt ; il marque le début de leur développement touristique. Et puisqu'à défaut de la nommer, il l'a découverte et fait connaître au monde, il n'est pas abusif de voir en Smollett "l'inventeur de la Côte d'Azur".".